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Afrika by bus

25 février 2011

EPÎK FESTIVAL Samedi 26 Février Versailles.

Au programme: Découverte du carnet de voyage/cd Karakolo, rencontre avec les auteurs, percussion et danse africaine, live des artistes partenaires, une grosse soirée en perspective!

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Pour seulement 5 euros!...

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15 septembre 2010

Chacale alias le conteur.

 

Chacale (surnom) Lazare (nom chrétien) Tibila (nom Mossi) à 34 ans, né de père et de mère mossi, il a 3 sœurs et 2 frères.Sa mère était femme de ménage, son père était  militaire, ancien combattant pour l’armée française, pendant la 2nd guerre mondiale, la guerre d’Indochine et d’Algérie. Il devait être le roi du village de Saponé, mais après des années de combats,  souhaitait vivre une retraite tranquille. Il se convertit alors au catholicisme « pour l’aider à oublier les horreurs qu’il à vécu ». Il devient le premier chrétien au sein  du village animiste.

Chacale est né à Ouaga, il a toujours vécu à la ville, et rend visite de temps en temps à sa famille à Saponé. Il a une histoire et une vie si riche qu’il est difficile de la résumer en quelques lignes…

En  1985, alors que Chacale à 7 ans, un accident à lieu  dans la caserne militaire où travail son grand frère. Il était dans la réserve d’explosifs et décède. Sankara (ancien président) et Compraoré (l’actuel, alors militaire)  viennent à Zingtang dans la cour de Chacale, pour les condoléances.  Il est très impressionné par leur visite, un déplacement qui touche beaucoup  de monde. Le président révolutionnaire Sankara voulait montrer à quel point il était proche du peuple, c’est un souvenir qui a marqué Chacale.  Il a grandi à Zingtang, tout se passait la bas, « un quartier de retrouvailles, quartier qui vit, avec de l’ambiance ». Il va à l’école jusqu'à 17 ans, aimait bien, mais pas d’argent pour continuer. En parallèle il à toujours eu envie de chanter, de faire de la musique, du théâtre, « devenir une star comme Georges Michael » !

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En 1996, il rencontre Anne, une Suisse et reste avec elle pendant six mois, mais l’entourage complique tout, beaucoup de jalousies, et l’histoire prend fin. C’est un coup dur pour Chacale qui à besoin de changer d’air, d’un nouveau départ, loin des pressions familiales… Il part alors au Togo, à Lomé, sans prévenir sa famille et y reste 4 ans ! Il adore cette ville, travail dans le jardinage, dans la vente de pneus, et se créer un bon réseau « Lomé, c’est ma deuxième terre ».

En 2000, son papa se sent faible, il veut voir son fils avant de mourir, on envoie quelqu’un pour chercher Chacale, et l’informer que son père le réclame. Il revient donc à Ouagadougou« tout le monde pleurait de joie dans la famille », travail comme videur au « Jimmy’s night club », première boite du Burkina Faso, un boulot physique, qui lui plait au départ, mais il sent que c’est trop risqué.

Il décide de créer un kiosque (petit bar), dans Zingtang. Malheureusement, le gouvernement prévoit de raser ce quartier au cœur de Ouaga, malgré le désaccord de la population. Chacale sait que ca va être un « carnage », des tensions et des conflits pendant de nombreux mois, il ne veut pas voir ca et préfère partir a Bamako, pendant 8 mois. « Les gens n’avaient rien, mais il avaient au moins leur quartier ». Il travail dans la broderie, la sécurité, en tant que chauffeur… Il ne voulait pas assister a la mort de Zingtang «  c’est comme le décès d’un membre de la famille ».

Quand il revient de Bamako, le quartier a disparu, il ne reste plus rien au centre ville, tout le monde est dispersé, amis, voisins…  De nombreuses familles se retrouvent totalement démunies. Quand les maigres dédommagements arrivent, lui et sa famille s’installent dans le nouveau quartier  de « la Trame d’accueil » à 10 kilomètres du centre ville. Au début c’est mort, pas de courant, « trouver la bouffe c’est difficile, c’est loin de la ville, le moindre déplacement est compliqué, trouver 500 cfa pour l’essence c’est déjà dur, il y a beaucoup de chômage… » Il retourne donc travailler au Jimmy’s, c’était loin, le salaire était pas top, mais il avait un travail garanti… Il ne tient pas longtemps, et alterne ensuite chômage, boulot de chauffeur (transport de coton Ouaga-Lomé), débrouille…Petit a petit le quartier de la Trame d’accueil se développe, avec des lampadaires, l’apparition de maquis, de distractions, même si il ne retrouve pas l’ambiance du quartier de Zingtang. Il pratique la musique et les contes, pour s’instruire, pour écrire, pour le plaisir, va jouer avec Djibrill et les jeunes du ghetto.

 

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Il doit travailler et redevient videur l’année dernière, il fait bien son travail, protège les clients, et multiplie les embrouilles avec les « fouteurs de merde ».  Un soir il leurs demande de sortir, s’ensuivent des insultes, une bagarre, un gars sort un couteau et lui plante 3 coups dans le ventre. Il fonce sur sa moto à la maternité de la Trame d’accueil, traverse la ville à 4 heure du matin et on lui sauve la vie. Il est « laissé dans la merde par son patron », sa famille lui supplie d’arrêter ce travail.

Chacale se retrouve donc à nouveau au chômage, et s’associe avec  sa copine pour monter un kiosque, ca marche de mieux en mieux, mais un beau jour elle lui demande de ne plus venir… car elle peut gérer seule. Plus de travail, plus de copine, Chacale accepte un boulot de nettoyage pour être actif, même si son salaire ne lui sert qu’à payer l’essence « Si tu es au chômage c’est comme si tu es mort ».

Le projet Afrika by bus lui apporte une nouvelle dynamique, avec beaucoup d’idées, il se sent capable de faire des belles choses, et souhaite continuer à jouer et bosser avec Djibrill et souhaite « beaucoup de succès à l’association ! »

Pour l’année prochaine, Chacale à du mal à se projeter, un avenir assez flou, mais il compte sur ses multiples expériences pour rebondir.  

Dans 10 ans il aimerait être sur scène, jouer les contes, participer à des projets artistiques… Avec une petite famille, tranquille, qui « lui donne la joie de vivre… ».

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« La main gauche à besoin de la main droite »

«  La vie c’est un combat de fond »

« On doit toujours se sentir capable de faire quelque chose »

 

 

15 septembre 2010

Issaka alias Akass

 

Issaka à 28 ans, né de  père et de mère mossi, il à 2 frères et 4 sœurs. Son père travaillait dans la  location de voiture, sa maman s’occupe de sa famille. Il est né  a Kombissiri, est venu vivre tout de suite à Ouaga et y a toujours vécu. Il a grandi dans le quartier de Zingtang, où il aimait l’ambiance, la musique, les ballades et… les conneries.

Il a été a l’école jusqu’en 6eme, ses parents payent 3 fois la 5eme mais lui ne se sent pas fait pour l’école, et n’y voit pas d’avenir. Il préférait le sport et l’art, comme le dessin « j’étais toujours au tableau quand il fallait dessiner »Issaka espérait une vie d’artistes, avec plus de liberté et moins de contraintes.

Il traine dans sa jeunesse au centre de musique Surkoutounou, crée par les grands frères partis en Europe pour encourager les jeunes à développer leurs talents artistiques. Au départ on leur achète des djembés, mais très vite, les jeunes apprennent à les construire eux même.

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Il découvre et apprécie le djembé, mais ses parents ne sont pas d’accord. En effet ca n’est pas dans leur culture de jouer cet instrument, il ne fait pas parti de l’histoire Mossi, à la différence de la Bara(peau tendue sur une grosse calebasse). Mais Iassaka pense qu’il n’y a pas d’avenir dans la Bara, instrument trop marginale « personne ne veut prendre des cours de Bara ». Il continue donc à apprendre, à jouer, puis écoute ses parents pour ne plus être en conflit et arrête la musique « je faisais quand même un peu de maracasse !.. »

En 1998 il n’est donc plus à l’école, et ne joue plus de musique…

Il est embauché en mécanique pendant un an à Ouaga, dans les garages pour camions, et en parallèle découvre le rap, comme moyen d’expression. Au départ  « c’est du  rap à la va t’assoir »,  juste pour le délire, puis, petit a petit, il écrit d’avantage, découvre qu’il aime ca, peaufine ses textes et se dit que ca peut être une voie. Il  chante dans différents groupes : le premier est RACE (comme racine), puis Pang-ya-wende PYW (la force est a dieu), Black boys 13 (13 comme un mauvais jour), Double zéro+1, puis le collectif Esprit du ghetto. Ca le canalise, lui donne une ambition, et occupé par sa passion, il stop les conneries.

Il se rapproche d’Inoussa en 2002, et créent ensemble le groupe Ghetto mentalité (bientôt le clip !). Depuis, Issaka à « un pied dans le boulot, l’autre dans le rap ». Sa réputation lui permet d’être respecté et de se voir proposer plusieurs pistes de travail, de connexions « Au quartier on m’appel le Saint maire du ghetto, j’ai jamais fait de coup tordus ». Il gère un télé centre pendant un an, puis travail avec son frère en mécanique, pendant deux ans, se débrouille avec des petits business (achat, vente, rend service), continue à fréquenter la troupe de musique « je joue plus mais tous mes potes sont la bas », et enfin retourne à contre cœur à la mécanique depuis quatre ans.

L’année prochaine Issaka souhaite bosser dur dans le rap,  et continuer la mécanique puisque ca lui garanti un métier. Il à également de nombreuses opportunités de partir en France, mais à toujours refusé jusque la, de peur de ne « pas vouloir revenir ».

Dans 10 ans, il se voit bien intégré dans le rap, multiplier les projets, mais à une vision assez flou et à beaucoup de mal à se projeter sur sa vie familiale. En fait il souhaite se détacher de toutes les pressions, des enjeux familiaux, qui le freinent et l’empêchent d’avancer. C’est ce qu’il à particulièrement apprécié dans le projet Afrika by bus ; la possibilité de s’éloigner des problèmes et connaître une sensation de liberté.

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 « C’est ensemble qu’on évolue »

« La vie appartient à ceux qui ne baissent pas les bras »

« Tant que je vis, ma gloire apparaitra »

 

 

 

2 septembre 2010

Histoire d'un djembé, suite et fin

Fixer le peau ficelée sur le fût 

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Bien fixer l'arceau en tirant avec un gros bâton!

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Libérer la peau de sa ficelle.

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Et couper ce qui dépasse!

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Laisser sécher, raser délicatement les poils de la peau, tendre, ajuster, retendre, tirer, tendre encore (oui il faut être patient et en bonne condition physique...), écouter le son, tendre etc...

Reste plus qu'à jouer!!!

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2 septembre 2010

Studio Eternel Record

Voici Jean Charles Tiendrebeogo, alias Charlie. Après avoir bossé au studio SM58 et au studio Shadow à Ouagadougou, il créer son propre studio avec un partenaire en 2007: Eternel Record.

Etant lui même rapeur ("Mes pleurs" 2005), ça lui donnait la possibilité de s'enregistrer librement, ainsi que d'être un acteur de la musique contemporaine et traditionnelle à Ouaga.

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Son studio accueil toutes sortes d'artistes: Coupé décalé, rap, musique traditionnelle, variété... à raison d'un groupe par jour en moyenne. Les conditions économiques et matérielles sont loin d'être évidentes (coupure de courant fréquentes..) mais Charlie reste motivé pour développer son studio et participer à la vie du quartier.

Les enfants du quartier devant la fresque Eternel Record peinte par les jeunes du "Secteur 10" (voir clip ghetto mentalité)

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Dans le futur, il espère transformer son studio en maison de production et ainsi accompagner les artistes de A à Z

Remercions Charlie pour sa collaboration. Nous avons enregistré 3 titres avec Akass, Eronik et Djibrill.

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Eternelproduction@yahoo.fr

01 Ouaga 3328 Secteur 10 / 76.09.12.42 ou 78.00.02.59

Si vous passez par Ouaga et que vous cherchez un coin pour vous enregistrer, n'hésitez pas à contacter Charlie!

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2 septembre 2010

Et un autre Ben J pour la route!!

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1 septembre 2010

"Bilfou!" (à bientôt en Moré)

Le départ se rapproche, échange des maillots! (qui gagne au change?!...)

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L'aéroport c'est nul... Bilfou!! On troc la guitare contre le goni... et c'est parti!

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Atterrissage à Marseille, dépaysement garanti!

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... et légère fatigue...

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1 septembre 2010

La fête du mouton!!

Le dernier soir, on se réunit tous dans la coure de Chacale pour notre soirée de départ, famille et amis seront présents.

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Première chose à faire, choisir le mouton! Ca sera Kiki! (petit conseil, ne pas caresser, ne pas regarder dans les yeux, ne pas s'attacher quoi!)

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Pour dire au revoir aux amis il est de bon ton d'égorger un mouton. Kiki le sera dans les règles de l'art, un coup sec, son sang recueilli dans un petit trou pour nourrir et remercier la terre.

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Accompagnement de Kiki. Merci aux soeurs de Chacale pour la préparation des spaghettis et des alocos! (la bouffe pour trente personnes c'est du boulot!)

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Chacale à reprit des forces, place aux contes!

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Djembé, guitare, goni et doundoum sont au rendez vous.

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Musiques traditionnelles et actuelles se mélangent... ici un freestyle hip hop du rapeur "Esprit du ghetto"

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1 septembre 2010

Djibril alias le Griot

 

Djibril, 27 ans, né à Ouaga, de mère et père mossi, à 2 frères et 1 sœur, est musulman, son père était cultivateur, sa mere femme de ménage. Né au Village de Ziaré, pas loin de Ouaga puis a vécu toute sa jeunesse à Zingtang, ghetto au cœur de Ouagadougou. Un projet se créer dans le quartier et l’on recherche des enfants volontaires pour intégrer une troupe artistique et musicale. Djib était le voisin de « la dame ». Il commence donc la musique à 4 ans par l’apprentissage du djembé, de la musique mandingue en général. C’était parfois douloureux mais il a toujours été motivé et prend conscience à 6 ans que sa vie c’est la musique.

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Pendant des répétitions au centre ville, les enfants apprennent qu’une tournée aura lieu en Suisse. Il part à 7 ans pendant 2 mois : il découvre une autre culture, compare la vie entre la Suisse et le Burkina, participe à des ateliers, ce qui est très motivant. Il travail beaucoup aussi avec 3 concerts par jour !.. Il fera de nombreuses autres tournées en Suisse, à 12 ans un festival à Genève, 15 ans le festival FIAP, à 16 ans djib est hébergé un mois et demi dans une famille, à Fougères lors du tournée avec sa troupe, Wamdé. Il passe même à Taratata où il rencontre Nagui, Lyo, et Cesaria Evora ! Son dernier voyage en Europe à lieu en 2001 avec une tournée an Angleterre pendant 3 mois de Manchester à Liverpool. Il est impressionné par la visite du stade mythique d’Anfield ! C’est le voyage qu’il à préféré malgré les difficultés de langue, il y a aimé l’ambiance, le mélange des cultures et a même eu une petite copine anglaise !

Au retour de l’Angleterre, des discussions, des histoires, entrainent la mise à l’écart des jeunes de plus de 20 ans, et c’est toute une génération qui se retrouve démunie, livrée a elle-même. Ils sont désabusés, ne comprennent pas, se sentent trahis…

 

Les jeunes se retrouvent alors pour créer, chaque année un festival a Ouaga, le premier pour la lutte contre le sida au Zaka avec percu et danse africaine. Djibril multiplie les jobs autour de la musique, anime des cours de djembé à l’hôtel Lybia (100 élèves), participe à un spectacle au Mali pour le jour de l’an, donne des cours dans les écoles, construit dans les « non lotis » un petit terrain à lui ; lieu de répétition et de création; il reconnait alors que « ca roule pas mal ».

Mais le 1 er septembre 2009,  grosse catastrophe, inondations à Ouaga, toute sa maison se casse (« Sur 20 taules, seule 10 taules récupérées »), perte de 2 djembés commandés par des américains, plus perte de ses 3 djembés, d’un doundoum et d’un kilkeny, sacré coup d’arrêt. Il n’y aura pas de nouvelles parcelles pour tout le monde, mais djib à « la chance » d’en obtenir une avec du ciment et 20 taules, mais sans sable et sans eau, sans argent pour l’équipement, il attend plus de moyen pour y faire sa baraque.

 

Djib est tres heureux de participer au projet Afrika by bus, c’est sa première tournée entre amis en  Afrique, ca lui permet de découvrir d’autres disciplines et expressions artistiques comme le dessin ou le Hip hop, et il adore les activités avec les enfants.

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Pour l’année à venir, il espère de nouveaux projets de tournées, il souhaite se mettre activement à la danse, continuer son apprentissage du Goni (malgré 7ans de pratique il se considère comme débutant…ah bon !), aimerait apprendre la guitare, et continuer à travailler avec les enfants, bref multiplier les cordes de son arc…

 Dans 10 ans, il se voit installé sur sa parcelle où il aura crée un petit centre de musique, qui lui permette de faire des activités et stages avec le Burkina et l’étranger. En parallèle il prend le temps pour trouver la « bonne personne » et fonder une famille.

 

« Dans la vie, il n’y a que les montagnes qui ne se croisent pas »

« Faut pas forcer les choses, ca viendra avec le temps »

« L’union fait la force »

 

tiemtoredjibrila@yahoo.fr

 

22 août 2010

Scoop toujours

Voici l'article paru dans "Les nouvelles de Versailles" ! Merci à eux !

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Erratum : il s'agit d'un projet humaniste et artistique plutôt que humanitaire ! En revanche c'est bien sacrément rythmé.

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